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Comment je suis devenu borgne au Sénégal


J'ai perdu un œil après un cambriolage

Ma chienne laobé Taka
Après un premier séjour au Filaos à Saly, j’ai été séduit par le Sénégal et j’ai décidé de m’y installer.

J’ai loué une maison chez Aïcha Ba à Saly Niakh-Niakhal pour un mois pour chercher une maison ou un terrain. Au troisième jour, j’ai vu des éclairs inquiétants dans un œil et je suis allé en consultation à la Clinique des Aveugles de Mbour. Le docteur Cissé m’a dit « Vous avez un épanchement sanguin qui a provoqué un début de décollement de rétine. Il faut vite rentrer en France vous faire opérer. Voici l’attestation pour votre assurance rapatriement ».

J’ai prévenu la propriétaire que je devais rentrer d’urgence en France et que je reviendrais ensuite. Je préviens l’assurance qui me dit tout prévoir pour mon retour. Heureusement !

Le lendemain matin, je sors de ma chambre et je vois la porte-fenêtre qui donne sur la terrasse mal fermée. Cette terrasse au premier étage donnait sur ma maison et celle de la propriétaire. Tout avait disparu. Mon ordinateur, mes Nike, appareil photo, téléphone, chéquier, sac avec mon passeport et tous mes papiers, tout l’argent…. Il ne restait que 13.000 Fr dans ma poche de pantalon. 

Sucé jusqu'à la moelle

Il a fallu que je téléphone à ma banque pour me faire envoyer de l’argent, à l’ambassade pour me faire faire un passeport provisoire, que j’aille à Dakar pour le récupérer… Quatre jours pendant lesquels j’ai vu le sang envahir mon œil. Je vous passe la déclaration de vol à la gendarmerie qui s’en foutait totalement et défendais une sénégalaise qui avait roulé un toubab. Heureusement que j’ai téléphoné à ma banque: des chèques de plusieurs milliers d’euros ont été déposés immédiatement puis rejetés.

Tout de suite après le vol, une connaissance m’a dit « Viens, on va voir un marabout qui va retrouver tes affaires ». Comme un innocent imbécile, je l’ai suivi. Trois Sénégalais m’ont fait tout un cinéma avec des bouts de bois et un couteau pour me dire que les voleurs étaient la propriétaire et son gardien. Comme si je n’avais pas deviné tout seul. Le marabout m’a juré que je retrouverais mes affaires « avant une semaine ». Ils m’ont délesté de mes derniers 10.000. Je n'ai rien revu bien sûr. J’ai commencé à découvrir ce qu’on appelle la téranga. 

Envoyé par le médecin dakarois de l'assurance médicale, un taxi pourri m’a conduit à Yoff. On voyait la route à travers le plancher et j'étais penché à la fenêtre pour ne pas être intoxiqué par les gaz d'échappement. L'assurance m'avais pris un billet sur Air France en 1ère, et le lendemain matin une ambulance m’attendais pour être directement emmené aux Quinze-Vingt pour être opéré.

Trop tard. Le sang avait corrodé ma rétine. Un an et quatre opérations plus tard, j’avais perdu cet œil. Ce fut la première de toutes les arnaques, les cambriolages et tromperies dont j’ai été victime. 

Les gendarmes complices des voleurs

Un gag : j'ai déclaré une escroquerie à la gendarmerie deux ans plus tard. Le préposé m'a ensuite présenté un mini téléphone Sony M300 et m'a demandé de lui ramener une batterie. J'ai relevé le numéro IMEI et en France j'ai vu que c'était bien le même que sur ma boîte vide...

Dès l'hôpital, j'ai prévenu ma banque du vol de ma CB et de mon chéquier. Juste à temps ! Un chèque de 4.000 € venait d'être déposé. Ils ont rejeté le chèque et m'ont fourni toutes les indications pour retrouver celui qui a déposer ce chèque et où. J'ai tout faxé à la gendarmerie de Saly. Quand je suis revenu, ils m'ont dit "Mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?". Une inertie des pandores que j'ai connu toute ma vie au Sénégal.

En effet, j’ai malgré tout fait construire une maison et j’ai supporté toutes sortes de problèmes avant de me convaincre que vraiment je n’étais pas fait pour vivre au Sénégal.


 

Cette photo ? C’est une des deux personnes à qui j’ai payé une opération de la cataracte. J’ai payé aussi un traitement contre le glaucome à un vieux sénégalais. J’ai aussi fait plusieurs dons au Docteur Cissé de la Clinique des Aveugles à Mbour pour ses patients  qui n’avaient pas les moyens de se faire soigner. Qu’est-ce que vous voulez… quand on est con…




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